Goodbye Horses: The Many Lives Of Q Lazzarus Green Vinyl OST

Pour presque tout le monde, la découverte de la musique de Q Lazzarus s’est faite par le biais de « Goodbye Horses ». 

La chanson est apparue pour la première fois en 1988, dans Married to the Mob de Jonathan Demme, mais elle n’est entrée dans la conscience populaire qu’en 1991, lorsqu’elle est réapparue dans The Silence of the Lambs de Demme. « Goodbye Horses » semblait être un univers autonome, onirique et totalement inhabituel, un classique instantané qui a captivé les auditeurs et les a rendus curieux de la voix mystérieuse qui se cachait derrière. Cette voix appartenait à Diane Luckey, une artiste au talent unique dont la musique était en avance sur son temps et qui allait finalement rester largement méconnue de son vivant.

En conjonction avec la sortie du film documentaire d'Aridjis Fuentes Goodbye Horses: The Many Lives of Q Lazzarus, Sacred Bones publie un recueil de chansons qui couvrent l'intégralité de la carrière de Q, mettant en valeur les différentes époques de son travail et toute l'étendue de sa personnalité.

 Premier recueil de musique à recevoir la bénédiction de la famille restante de Q, Goodbye Horses a la particularité d'être sa première et unique sortie complète.

Enregistré entre 1985 et 1995, ce trésor de musique inédite reflète certaines des facettes les plus intéressantes de la musique pop des quatre dernières décennies d'une manière à la fois avisée et follement éclectique.

Le titre « Goodbye Horses » reste une pièce singulière de perfection new wave effrayante et on pourrait imaginer un album entier de Q Lazzarus enroulé autour de cette esthétique, mais tout comme des chanteuses comme Alison Moyet, Annie Lennox ou Lisa Gerrard, la voix caméléon de Q pourrait se prêter parfaitement à une variété de styles et de contextes.

Sa reprise de « Heaven » de Talking Heads transforme la chanson en une ballade puissante et pleine de gutturalité avec des fioritures de piano tintantes, tandis que sa version de « Summertime » de Gershwin ressemble au genre de dubby club redux qui aurait pu être un compagnon parfait de tout ce qui vient de l'ère du Nightclubbing de Grace Jones.

Des morceaux comme « My Mistake » et « Hellfire » flirtent avec la house et montrent à quel point la voix de Q pouvait être cuivrée et puissante lorsqu'elle se laissait aller, tandis que « Don't Let Go » ressemble au genre de single radio tonitruant que Cher aurait pu sortir il y a plusieurs décennies. Ailleurs, des chansons comme « Bang Bang » et « I See Your Eyes » épousent le genre de sensibilité rock alternatif axée sur la guitare qui, dans un univers parallèle, aurait pu en faire des incontournables de 120 Minutes.

Goodbye Horses représente le potentiel de tant de carrières différentes qui, pour une raison ou une autre, ne se sont jamais pleinement concrétisées. Le fait que nous ayons désormais ces chansons dans le monde et une image plus claire de la personne qui se cache derrière elles n'est rien de moins qu'une bénédiction.